2022
"Si je pouvais m’ancrer"
« Si je pouvais m’ancrer » est le tout premier concert du quintette à anches qui s’est déroulé le vendredi 25 novembre 2022 à la Sala Rossa, à Montréal. Présentée en codiffusion avec Innovations en concert, cette soirée a donné la chance au public d’entendre des œuvres qui nous tirent à droite, à gauche, qui nous laissent en suspens et qui nous propulsent à toute vitesse.
Le saxophoniste Thomas Gauthier-Lang, à la direction artistique de ce premier concert, a bâti un programme autour d’une même thématique; notre rapport au temps. On y retrouve trois premières québécoises ainsi que deux créations des compositeurs Simon Bourget et Romain Camiolo.
Œuvres au programme
- CAMIOLO, Romain (France) /// À la dérive dans le noosphère (2022)*
- ÖZTEKIN, Uğurcan (Turquie) /// Conference of the birds (2019)†
- VERDUIN, Janco (Pays-Bas) /// Wall paint, paper, and cardboard on panel (2016)†
- BOURGET, Simon (Canada) /// Les danses galactiques (2022)*
- BIEDENBENDER, David (États-Unis) /// Refraction (2012)†
*Création
†Première québécoise
Date(s) de représentation
- 22 Novembre 2022 - Sala Rossa, Montréal, QC
Les compositeurs
© Matt Ayotte
Le projet du Quintette 5ilience constitue d’abord pour moi une occasion d’expérimentation, d’associations, de confrontations et de tissages de timbres dans une formation instrumentale originale. Les interprètes qui la constituent, par leur écoute et leur propension à l’exploration, m’ont permis dans nos échanges de nourrir ma réflexion, mon approche de ces timbres, afin de composer une pièce que je vois comme une carte postale envoyée par un bateau flottant dans les limbes.
Nous nous rejoignons aussi dans la volonté de renouveler la forme du concert par l’interdisciplinarité. Relier la musique à un univers visuel abstrait, chargé de matières et d’affects constitue pour moi le moyen de tendre un fil entre la musique contemporaine et le public, en l’investissant dans un univers immersif.
© Jean-Sebastien Senécal
Simon Bourget
Étant d’abord musicien de profession, j’aspire plutôt spontanément à développer une écriture instrumentale aussi idiomatique qu’efficace. Il m’importe d’ailleurs que chaque partie puisse être jouée avec une aisance naturelle. En ayant la possibilité d’exploiter la section des bois de l’orchestre, même si le saxophone remplace le cor, chacun possède sa propre personnalité sonore bien distincte, et comme ce sont des sonorités très hétéroclites, cela me permet d’explorer davantage de textures. Du basson à la clarinette en mi bémol, le registre est très large. En plus de leurs instruments standard du quintette, chaque instrumentiste peut exploiter sa propre famille d’instruments respectifs, par exemple, le saxophone peut jouer du saxophone Soprano ou ténor ainsi que le hautbois, du cor anglais.
La polytonalité, les dissonances assumées, les rythmes syncopés et saccadés; autant de techniques d’écriture que j’affectionne particulièrement et qui me donnent accès à un esthétisme que j’aime qualifier de machiavélique.